« Toujours accroupie sur cette plage
Dans son maillot de bain
La mort jouait à contre-jour ;
On ne voyait pas ce qu’elle mettait dans son seau,
On faisait sable et eau
Pour ne pas la déranger et lui rafraîchir les pieds.
La nuit, comme deux petits pleins d’ecchymoses,
On s’approchait de l’ogre,
Pour trouver dans son sommeil la clef d’un rire,
Libérer tous les oiseaux de sa tête
Et les frais orages de ses crocs.
Puis on était partis finalement
En laissant du poil à gratter
Dans les images du silence.
On ne s’était retournés qu’une seule fois,
Et on avait ressenti du courage et de l’espérance
De voir comme ce que nous avions laissé était déjà très loin en arrière de nous
Ainsi que le point final d’une histoire.
On était partis avec nous-mêmes
Et nos mains qui se tenaient :
Ce peu de choses
A vocation d’Atlantide.
On était partis s’amuser à grimper dans les branches d’un soleil,
Faire retraite dans la vie crépitante d’une prairie,
Déterrer le fossile d’une lumière après l’averse,
Jouer avec le battement du vent têtu,
Suivre l’amour prenant la plume. »
Cédric Migard