Nous voilà deux

« Emily Dickinson, quand elle dit : Je ne suis personne… Elle précisera: Comme ce doit être triste d’être une grenouille qui ne cesse de clamer son nom dans un marécage
Elle dit donc : Je ne suis personne, mais aussitôt elle s’adresse à une présence muette et réelle, infigurable mais écrasante, innomée mais intime : Toi, qui es-tu ? Personne non plus ?
Alorsalors, dit-elle, nous voilà deux. La dépossession du poète a soudain découvert son prototype absolu.
Mais… Ne le dis pas. Que l’illumination imprévue reste secrète. Il n’est d’extase qu’à l’insu de tous.
Puis tout de suite une immense confiance, une joie qui ne peut s’exprimer que par une symbiose d’ironie et d’humour : On nous chasserait, dit-elle… Et d’ajouter, adorable, presque wallonne : tu sais. »

Jean Grosjean

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