Déconditionnement

« Nous avons domestiqué le règne du vivant et les paysages, le temps et la parole. Nous avons domestiqué des sociétés d’hommes par les médias, les Eglises, les armées, les établissements psychiatriques, les idéologies politiques, les industries culturelles, les morales… Nous avons domestiqué nos propres gestes, nos pensées et nos sentiments, nos désirs, nos goûts, notre mémoire, notre langage, notre perception, notre conscience.

Et nous avons pris le résultat obtenu très au sérieux, oubliant que ce n’était qu’une lecture du monde. De gardienne, notre raison s’est muée en garde.

Dans le cheminement de l’écriture, en moi, c’est contre cela qu’il y a tentative de lutte. Tant d’écrits qui ne sont que conquête ou servitude.

L’écriture est liée à un déconditionnement. Elle tend à la liberté totale. »

Cédric Migard

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2 Responses to Déconditionnement

  1. Avatar de suzanne suzanne dit :

    Je cherche les chemins. Ce texte-ci m’a conduite et un mot m’est venu : je balbustyle. Or, en définissant ainsi ma rage et mon dégoût, il me semble les avoir réduits et qu’un espoir est né.

  2. Avatar de catherine catherine dit :

    « Le pianiste Glenn Gould rêvait de parvenir un jour à jouer du piano sans piano. Ce n’était pas une plaisanterie. Ou alors c’était une plaisanterie très grave et profonde: il y a chez tout artiste ce désir d’une transparence absolue. Qu’il n’y ait plus, entre soi et ce que l’on contemple l’épaisseur d’une technique, et cette lourdeur que l’on est toujours à soi-même. » in Bobin-Boubat : donne-moi quelque chose qui ne meure pas.

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