De l’auteur au personnage

« Quand on écrit, c’est en s’enfonçant – au cœur de la singularité de son personnage – qu’on avance. »

« Écrire, c’est trouver un moyen pour cesser de ne plus être. »

« Le personnage, par le biais du point de vue dont il est garant, nous déplace dans une autre région de nous-mêmes. Ce n’est pas à celui qui écrit d’utiliser le personnage, de le tirer à lui; il s’agit au contraire pour l’auteur de se mettre en mouvement vers le personnage et d’entrer dans son territoire qui est également l’espace du récit. Donc, ne pas entraîner le personnage sous sa lampe de bureau, dans une zone sous contrôle, mais partir entre les grands arbres noirs de l’écriture la lanterne à la main. »

« Aussitôt qu’il se met à écrire, l’auteur doit se perdre, s’oublier, se métamorphoser, devenir autre chose de lointain et de très proche, enfiler le déguisement abandonné dans la vieille malle du grenier. Ce déguisement n’est pas un artifice, il est tout le contraire, une voix enfouie qu’on appelle le personnage. Quand l’auteur refuse d’arrêter de s’y croire, de jouer le jeu, cela revient à barboter en costume de comptable dans la zone baignade autorisée. »

Cédric Migard

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