« Dans l’écriture, on ne se console jamais de survivre à l’enfant que l’on fut. L’on célèbre indéfiniment les obsèques des dieux auxquels on ne saurait croire. On rédige des évangiles pour rien. On expérimente diverses manières de mourir. On en revient inlassablement à ce dont la plupart des hommes appliquent leurs efforts à se distraire: la certitude de leur propre fin. L’écriture répète l’extraordinaire nudité de la vie et se tient en face de sa gravité. Écrire, c’est dire: « mourir je viens ». C’est apprendre à se traverser, se franchir. S’inscrire dans l’intervalle entre la poussière et les dieux. »
Jean-Michel Maulpoix