« Ces cours de récréation, ces terrains vagues, ces maisons en construction, ces prairies, ces bois, ces talus, ces sentiers, ces rues, ces greniers, ces chambres aux armoires profondes. Ces lieux et ces temps où les enfants s’abandonnent au jeu, s’y confondent. Et y deviennent autre, en y croyant parce que c’est vrai. Sans le savoir, sans le conceptualiser ni le préméditer, ils font alors l’expérience de la mise en scène; sont actualisées en eux ces dimensions que l’on nomme par ailleurs auteur, personnage et lecteur lorsqu’il s’agit d’écriture. Car l’écriture, comme les jeux des enfants, est principalement cela : le possible d’une mise en scène, d’une parole au creuset de laquelle auteur, personnage et lecteur se confondent avec l’expérience du texte jusqu’au point de bouleversement, de métamorphose. »
Cédric Migard