« Pendant des jours, des nuits, souvent des semaines et parfois des mois, l’idée d’un poème me prend en otage et se creuse au gré de mots inattendus que je mâche délicieusement et que je répète à voix haute car j’en aime la musique et je la crois nécessaire au langage de la poésie. C’est ainsi que se construit le poème : les mots s’enchaînent, s’encagent et, comme le disait un surréaliste, font l’amour. Quand je ne puis plus rien ajouter à leur ensemble ni rien en soustraire, je déclare le poème achevé. Je le livre d’un trait au « vide-papier » que la blancheur ne défend plus avec la joie ineffable d’en avoir terminé. Ce travail n’est rien d’autre qu’une méditation. Il en a la lenteur, l’ouverture au mystère, le respect du hasard. »
Serge Wellens