Comme si une porte s’ouvrait

« Ces portes qui semblent s’ouvrir, les images… Comme une main qui se pose sur l’épaule et donne une légère poussée au timoré, la lumière de la neige à la crête. (…)

Comme si une porte s’ouvrait… Ainsi de l’églantier, chaque fois que je l’ai revu, qu’il m’a surpris. Ses branches dessinaient une arche sous laquelle on était tenté de passer, comme pour accéder à un autre espace, tout en sachant bien que, dans un sens, ce n’était pas vrai. (…) Ainsi l’invisible ruisseau sous les buissons abondants, hérissés, impénétrables, sa voix éternelle, insaisie, venue elle aussi comme d’un ailleurs dans l’ici. Ainsi toute poésie de cet ordre, toute musique, toute peinture, convergeant vers le dérobé et le sans nom. »

Philippe Jaccottet

 

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