Clarté croissante du dénudement

« Encore cette aube.

Étincellement sur nos hanches de l’abrupt.
Clartés solubles, clandestines.
Fourmillement dans les ombres engourdies,
portes, passages, alliances.
Dans le pain sombre des choses
la brume de molécules sonores.
Tourbillons d’air laineux dont s’arrachent
de petites planètes de neige.

Insoupçonnés par un matin pareil nous gardons
nos mots parmi des fleurs légèrement penchées
curieuses de la terre assoiffée qui déchiffre –
Le jardinier sans même un regard déballe ses outils
mesure ses mains, son eau, son espoir
à la clarté croissante du dénudement –
pendant que le jour s’énerve dans ses éclats.
Sans fenêtres et sans dehors, le clou brille
dans le mouvoir exorbitant.
Les fonds ont fondu à nouveau.
Nous voyageons de grève en grève inguérissables. »

Lorand Gaspar

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