« Un jour
Tu laissas l’écriture t’orienter
Car elle t’avait donné le pressentiment d’un destinataire en toi
Un rivage où pouvait déferler la phrase
Ce jour-là, cet autre, tu écrivis vers lui
Quand soudain, dans ce mouvement, soulevé
Tu te surpris à écrire par lui
Au diapason de ses terres, tiennes mais inconnues
Proches mais lointaines
Ta parole était devenue spire
Sans destinataire tu reprends le soliloque
Continuant à ne parler que de toi
Et de toi encore
Sisyphe épuisé de tout le connu
Pris dans un même cercle
Sur la page vide des faux-semblants. »
Cédric Migard