« La terre en attente retient son souffle
sous la pluie claire comme des cailloux
et je cours, arrachant mes mains au vent,
vers la chambre où je me regarde
dans quatre murs qui n’ont pas changé,
dans un plafond où tant de morts
n’ont pas trouvé de place pour un dernier regard,
dans une vitre où je ne suis jamais le même,
Comme une source très loin dans un bois,
on entend battre le cœur jusque dans les tempes
Comme un pavé qui s’éclaire soudain de pluie,
l’œil cherche la nuit dans la fenêtre
Et la lampe est un monde au-dessus du monde
à mi-chemin entre le ciel et le front des hommes
battant d’un bruit qui n’est pas celui du cœur,
mais celui des choses qui passent à l’éternité. »
Lucien Becker