On peut vivre avec son code

« L’été est gris en cet instant, soirée étrange.
Furtive la pluie glisse du ciel
et se pose en douceur,
comme s’il lui fallait contenir un dormeur.

Les gouttes d’eau fourmillent à la surface de la baie
et c’est la seule surface qu’il y ait —
le reste n’est que hauteur et profondeur,
monter et redescendre.

Les troncs de deux sapins
jaillissent pour se poursuivre en longs tambours creux.
Loin sont les villes et le soleil.
L’orage est dans les herbes hautes.

On peut téléphoner à l’île des mirages.
On peut entendre la voix de la grisaille.
Le minerai de fer est le miel de l’orage.
On peut vivre avec son code. »

Tomas Tranströmer

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