« L’entrée du poème
Ce sont les mains
Toujours les mains
Pour accueillir l’arbre pèlerin
Qui se réjouit du voyage mais pleure un peu sur ses racines
Et le ciel invité
Et le facteur qui ignore le message
Avec ses bonnes et ses mauvaises nouvelles
Et le livreur de saisons
Et l’absente qui frappe à la porte
Et le chauffagiste bien campé dans ses manières rudes et son grand cœur –
Il repassera demain avec la pièce manquante –
Et les enfants qui reviennent d’un tour à vélo
De la boue aux chevilles, du feu plein les yeux,
Pleins des histoires qu’ils gardent pour eux
L’entrée du poème
Ce sont les mains
Toujours les mains
Pour accueillir un amour nouveau
En quête d’un peu d’ombre et d’un verre d’eau
Et quelques souris
Qui promettent de se faire discrètes, de rendre les murs habitables
Et l’ardoisier –
Mais d’où cela pleuvait-il encore ? –
Et le premier souffle du mot premier
Et le dernier mot de la dernière phrase. »
Cédric Migard