Les pavés bleus

« Tu dessines les pavés bleus

Des pavés qui montent plus ils s’éloignent

On dirait une vague infiniment figée

Qui est montée au ciel

Et qui s’est arrêtée

Tu dessines les arbres

Les arbres longent les pavés

Ils s’effilent depuis le crayon vert qui brindille l’herbe

Jusqu’au crayon bleu que le ciel invente

Et plus les arbres sont loin plus ils sont serrés

On dirait des amoureux accrochés l’un à l’autre

Au-delà des pavés bleus qui servent d’horizon

Disparaissent les troncs

Plus loin encore

Disparaissent les feuillages

Tu lâches les crayons

Et le temps de caresser la feuille

Tu t’encours sur les pavés. »

Jacques Chevalier

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