« Dans cette clairière
Tu t’es couchée à côté de moi
Comme on arrive quelque part
Après un long voyage qu’on ne raconte pas.
La terre sous nos têtes avait ce son mat
Pour dire : c’est ici.
Loin de tout littoral,
J’ai senti avec mes doigts que la mer s’inventait pourtant dessous ta peau.
Je n’ai plus bougé, de peur qu’elle se retire.
Pour ne pas déranger les vagues, j’ai respiré calmement ;
Mon épaule n’était que rivage.
Nous n’étions que deux corps qui ne prétendent à rien,
Deux silences semblables.
Et toi, comme une lectrice,
Tu tournais les pages en moi,
Lentement,
Pour laisser dans son sommeil l’histoire rêver encore un peu. »
Cédric Migard