« Le messager vient à l’aube
de haillons couvert
de morsures de chiens.
Le messager est muet.
Il lave à la source ses plaies.
Bientôt pansées
Et regarde.
Son message
dans les aubes les plus tristes
est d’annoncer sans paroles
la joie.
La rue est morte, une fille folle
assise sur un tonneau
hurle de rire.
Un vieux gardien sourd somnole
au seuil d’une maison en poussière.
Le messager ne peut de son sommeil le tirer.
La fille folle ouvre la bouche et jure.
Le messager fuit
poursuivi par les terreurs d’un monde mort. »
Jacob Glatstein