« Le verbe « écrire » est suffisant en soi. Employé seul, intransitivement, il aspire toute la langue à soi. Pour signifier ce qu’est l’écriture, il convient d’imaginer un être qui écrirait sans cesse, mais sans rien avoir à écrire. Car cette activité sans mobile apparent importe davantage que l’objet qu’elle est censée produire: elle vaut comme manière d’exister, de paraître et de disparaître. L’écrivain se constitue en elle, à mesure qu’il dépose des signes sur le papier: il ne prend vraiment corps que dans l’espace de ce travail. »
Jean-Michel Maulpoix