« Comme le monde nous est dès l’origine extérieur, ainsi les mots viennent vers nous d’un espace-temps exilique. Le foyer de notre conscience est donc double comme un télescope. La conscience permet de voir de près et de loin. Les mots sont tantôt les lentilles, et tantôt les étoiles, de cette étrange astronomie. C’est dans la fusion, ou l’échange, entre ces deux fonctions, à l’intérieur d’une même conscience, que naît pour moi la poésie. Elle est comme notre dehors et comme notre dedans, objet de parole et sujet au sein duquel souffre et jouit l’existence humaine. »
Claude Vigée