Bataille du poème

« Avec un vers,

c’est vrai,

tu ne chasses pas un tyran.

Avec un vers tu n’apportes ni pain ni bois

à l’enfant vagabond,

ni remèdes

au paysan malade.

Surtout, tu ne peux pas le faire à l’instant même.

Mais…

Nous allons voir

Un vers

bien né et vigoureux

et un autre plus enflammé,

et un autre plus vigilant,

et un autre vers plus fort et plus véridique,

donnent vie

à un rêve qu’ils ont cueilli tout tendre,

et ce rêve de beaucoup d’hommes, une fois nourri,

devient une conscience,

et cette conscience, une passion, un désir…

Jusqu’au jour où

tout

— rêve, conscience, désir —

s’organise, compact

Et alors

vient le cri,

et le poing

et la conquête

Dans l’effigie de la conquête

brille un diadème: le vers. »

Julio Fausto Aguilera

Cet article a été publié dans Extraits, Poésie, Théorie. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire