« Hors de l’exil, je suis monté jusqu’à ce lieu, non pour me taire dans le feu ni pour dormir en dieu dans le sépulcre ancien d’un songe ténébreux, indestructible, exsangue. Mais pour y prendre langue et m’amuser, et vivre comme fait tout poète : en étranger parmi les miens.
Après le froid, l’obscurité d’un monde sans parole où couvait le péril, me voici neuf face au matin de l’olivier viril, vieilli dans le danger du temps de guerre interminable et quotidien, parlant en homme libre, joyeux et soulagé de mon fardeau d’espoir. Danseur aux pieds en sang déjà rebondissants, je fais naître demain par ma simple présence, annonçant un bonheur au-delà de l’adieu. »
Claude Vigée