« Rassembler sans répit.
Savoir qu’une main cause
au centre de l’esprit,
que nous lui devons l’être
le gîte et le couvert
la forme des fenêtres
et les mots de nos vers.
Être une artère étanche
du silence au papier,
capter la lippée franche
du fer et des osiers.
Avancer sans lumière
au long des corridors
dans la ruelle amère
où s’arme notre mort.
Donner son cœur, ses lèvres
à qui n’attendait rien.
Déraciner la fièvre,
remplacer l’eau du puits.
Les oranges , la fève,
le pain qui n’est pas cuit.
Marcher tout son voyage
en mendiant son feu,
renverser les barrages
sans hargne, comme un jeu.
Délimiter la terre
pour mesurer son nom. »
Luc Bérimont