Une aventure en soi

« Celui qui écrit se consacre à la plus incertaine des tâches. Il ne sait pas ce qu’il fait, ni pourquoi. Il attend que la langue décide par elle-même de son sort. Il ignore ce qui adviendra. Il s’en remet aux mots et leur abandonne le soin de l’identifier.

Cette expérience indéterminée se traduit curieusement par la surdétermination des signes. (…)

Puisque l’écriture constitue une aventure en soi, elle n’est jamais si juste ni si vraie que lorsqu’elle ne se met au service de rien. Elle devient alors une manière d’exister, voire une sorte de seconde vie, sans doute plus aventureuse que la vie réelle, plus large, plus diverse, plus aléatoire, riche de davantage de possibles. »

Jean-Michel Maulpoix

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