Avec ce chant
avec ce sang
je bâtis la ville
dure imprenable
au-dessus du brouillard
avec cette bouche
douleur et fruit
je creuse la terre
vers l’aube promise
revêtu de ma lumière
(…)
Avec ces pieds
de blessures et de joie
je réduis la distance
de moi à moi
traversant les miroirs
les encres et les neiges
Avec ce chant
avec ce sang
et quelques mots
princes et mendiants
je repousse l’agonie
qui déploie ses branches
derrière mon front mortel
vers l’horizon de bronze
où se rassemblent les chiens. »
André Laude