Quelques syllabes

« Décembre, un soir, au bord d’une terrasse, 
feuilles lourdes, piétinées, nuages 
interminablement poussés par le noroît, 
en bas, bruyante, une rivière en crue, 
nous ne la voyons pas, mais peu à peu, 
sans avoir à nous souvenir, apparaissent, 
en désordre, obscures, quelques syllabes, 
nous les reprenons à voix haute, 
elles raniment, de plus en plus intenses, 
elles ramifient un poème : aucun 
ne dit la perte, nous y entendons les enfants 
qui jouent par tous les temps, qui reconnaissent 
sous les arbres, dans la neige, les paroles en fête, 
toutes leur sont dédiées. »

Pierre Dhainaut

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