Au travers de ma soif

« Le plus souvent ne sachant où je suis ni pourquoi je me parle à voix basse voyageuse.

(…)

Les larmes poussent comme de l’herbe dans mes yeux, j’entends de loin : de l’enfance, ou du futur les eaux vives de la peine lente dans les lilas je suis ici à rétrécir dans mes épaules je suis là immobile et ridé de vent.

(…)

Je marche avec un cœur de patte saignante c’est l’aube avec ses pétillements de branches par-devers l’opaque et mes ignorances je suis signalé d’aubépines et d’épiphanies poésie mon bivouac ma douce svelte et fraîche révélation de l’être tu sonnes aussi sur les routes où je suis retrouvé avançant mon corps avec des pans de courage avançant mon cou au travers de ma soif… »

Gaston Miron

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