« Après avoir couvert un certain chemin, tu te rends compte que ton besoin d’écrire est subordonné à un besoin de connaissance, que tu veux moins enfanter des livres que partir à la découverte de toi-même.
Plus tard, tu découvres cette autre évidence: puisque tu ne t’aimes pas, il t’appartient de te transformer, te récréer. Une certaine exigence t’habite. Elle te soutiendra, te guidera, te fournira la petite lumière qui te permettra de te frayer un sentier dans la nuit.
Mais pour édifier du neuf, il te faut au préalable détruire le vieux, mettre à mort cet enfant de troupe qui survit en toi. Qui survit en toi avec ses craintes, ses blessures, le souvenir des humiliations subies, ses révoltes, son ressentiment… Puis aller jusqu’à l’extrême de la peur. Jusqu’à l’extrême de l’angoisse. Jusqu’à l’extrême de la culpabilité. (…) Et chaque fois, parvenu au pont ultime, garder les yeux ouverts. »
Charles Juliet