Les minutes heureuses: l’état de poésie

« Soulevé en cet instant par une vague de fond, puissante et douce, on se sent plus attentif en effet et plus accueillant ; plus proche, plus fraternellement proche de la réalité ambiante ; plus relié à elle aussi, comme on l’est à la réalité au-dedans de soi-même. Les deux, en l’occurrence, n’en faisant plus qu’une. Avec ceci encore : qu’on découvre, au sein de cette double relation, une surprenante nouveauté dans les choses les plus familières, qui suscite un émerveillement : jamais vous n’auriez pensé qu’elles puissent être, ces choses, en leur banalité, leur monotonie, leur quotidienneté même si belles. Plus belles que les choses appelées communément belles ! Mais simultanément vous sentez que cette nouveauté vient d’une capacité exceptionnelle, en vous, à cette minute, de les trouver telles. Comme si, non le soleil seulement, mais un soleil intérieur, plus rayonnant, plus pénétrant et à la chaleur plus intime, les éclairait. »

Georges Haldas

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