Je vole dans ma voix

« Lorsque j’étais en quête
Du rivage perdu,
Je composais des baumes
Avec les palmiers nains.

Je me voulais l’oiseau
Qui se nourrit par l’aile
Ou le poisson sonore
Des mondes sidéraux.

Pas d’arbre pour guérir
Les amputés d’azur.
Rien ne peut étancher
La soif que je désire.

De moi je me contente
Comme herbe et comme philtre
Et je n’ai d’autre espace
Que mon corps navigable.

Je suis le simulacre
Des îles sous le vent.
Mes ongles sont des steppes
Et mes yeux des étangs.

Je nage dans mes veines,
Je vole dans ma voix
Et je dors sous l’ombrage
D’un arbre inexistant.

Que ma source lucide
Me boive comme une eau.
Je suis le réceptacle
Des larmes retenues. »

Robert Sabatier

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