« Au fond d’une province
Sans espace et sans temps
Je marche en dormant.
(…)
La fumée du soleil
Le chant des inconnus
La petite herbe rase
Me servent de regard.
(…)
N’en saurai-je pas plus qu’un grillon
Qui en lui-même désespère
Humblement carrossé de charbon
Et criant seul dans sa chair ?
Ou comme un homme enfin brisé
Et même muet et même presque mort
Pousserai-je le vrai cri
Qui me rattrapera de mon sort ?
Pauvre corps mal nourri
Tâche un peu de mieux faire
Accepte tout et défais-toi
Donne à ma voix ta matière. »
Pierre Morhange