Jusqu’aux feux du grand jour

« Tout, avec la durée, a pris corps définitif en ces ténèbres faiseuses de vie, dans l’œuf noir du silence et des ventres, au gouffre des racines. Sommeil apparent où, en réalité, se construit l’expulsion des naissances. La lumière au bout ? Rien n’est moins sûr. Mais il faut bien, un jour, écrire la fin d’un hiver de ce trait vif qu’un soleil d’équinoxe rappelle aux battements du cœur. Le poème questionne la nuit, l’écrit et l’éclaire, s’y réchauffe, se fait des doigts, des lèvres et un regard qui, aussitôt, s’aveugle pour remuer de vieux silences obscurs en ces sacs de désordre apparent d’où il tire, aux forceps, une autre nuit première. Et ainsi de ténèbres en ténèbres jusqu’aux feux du grand jour. »

Christian Da Silva (en entretien avec Michel Baglin)

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