A ma place que j’ai laissée vide

« Je ne t’appelle pas. L’amour que j’ai pour toi est plus silencieux que le silence. Je ne t’attends pas. Je ne pense même pas à toi. Je regarde un brin d’herbe si galvanisé de lumière qu’il est plus coupant qu’un rasoir. J’écris. Ou plutôt : tu écris pour moi, à ma place que j’ai laissée vide.

Ma main droite est faite de cinq rivières qui filent vers l’océan.

Deux de mes doigts serrent une petite barque endeuillée de feutre noir. Ils la poussent sur les ondes blanches. »

Christian Bobin

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