« L’arbre occupe une bonne
Place de chercheur d’or
Dans le ciel
En automne
Il enverra quelques cartes
Pour les fêtes
Au printemps
Il mettra des habits neufs
Pour accueillir
Les oiseaux qui reviennent
Il danse
Dans les cortèges roses
Et rouges
Des crépuscules du soir
Et du matin
De ses racines
Et d’un tapis de feuilles
Il réchauffe
Les vieux os de la mort
Et l’âme
Pelotonnée des cailloux
Il donne des ailes
A l’ange des feux de bois
Il n’a besoin
D’aucune guerre
Il ne demande qu’à être là
Parfois avec des fleurs
Avec des fruits
Ou simplement sans rien
Et le manteau
Qu’il jette sur les épaules
De qui s’égare
Et la maison d’ombrages
Qu’il promet
A celui qui se promène et
Veut se reposer
Il les offrira sans compter
(…)
A chaque heure du jour
Il change les mots de passe
De l’ombre
Il boit
L’eau pure des pluies
Et mange
En gourmet la lumière
Il se sent bien
Et dort sous les grands draps
De l’horizon
Parfois il rêve
Et récite des mots
Qui donnent la chair de poule
Demain il en fera des poèmes
Que ceux qui passent et
S’arrêtent écouteront
Heureux sans savoir pourquoi. »
Werner Lambersy