L’incessant message d’un possible

« Patiemment j’ai cherché la face du silence. Son visage. Et je n’ai longtemps rencontré qu’un faible bruissement. L’écho fragile d’une plainte en jachère.
(…)
Un jour, pourtant, on s’aperçoit que le silence n’était que de la durée.
Du temps.
Le territoire de temps nécessaire à la gestation, à l’émergence, à l’enfantement.
Et l’on comprend alors que le silence n’est que l’inverse de l’absence.
Son revers, peut-être. Son visage enfin démasqué.
L’incessant message d’un possible.
La vibration d’un corps. Son prélude.
Peut-être le silence n’est-il que l’aboutissement de tout langage, de toute conscience. Un chemin de crête. Comme si tout ce que l’on dit , tout ce que l’on écrit, tout ce que l’on sait ne pouvait naître, s’accomplir et trouver sa fin que dans l’innocence des origines. »

Jean-Pierre Spilmont

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