« Malgré tes visages qui pour un rien changent de tête
De cœur, de ventre, de vérité
Malgré ton pépiement moins solide qu’un verre en cristal
Et cette propension à te laisser détourner
De ton silence par le premier Boeing
Qui se fracasse dans la boue des nuages
Malgré le sommeil de tes mains
S’accrochant mollement au parapet de ta vie
Et ton pied anesthésié dans les allées d’herbe de l’oubli
Malgré la parole ayant froid en toi
Quelque chose te survit
Qui n’a jamais perdu le fil de ton récit
Et marche marche marche
S’enfonce toujours plus loin dans ton Alaska
Tirant le traîneau rempli de vivres et de messages
Sans rien voir à plus de trois pas dans la tempête
Et force l’espoir vers la mission dont on n’a plus de nouvelles
Depuis qu’elle a franchi la frontière. »
Cédric Migard