« Moi je n’ai pas de foi puisque je suis poète.
Moi je n’ai pas de foi puisque que je la transforme.
Moi je n’ai pas de foi puisque j’invente un dieu,
soir et matin, toute l’année.
Moi je n’ai pas de foi, ne sachant qui je suis :
le traître, le passant, le vieux fantôme ?
Moi je n’ai pas de foi; je me consume…
comme fait l’océan, quand il s’en va,
quand il revient, quand il refuse de dormir.
Moi je n’ai pas de foi puisque je suis le prêtre
qui ne sait plus pourquoi il parle,
pourquoi il doute,
pourquoi il ment,
alors que son mensonge est déjà sa lumière. »
Alain Bosquet