« Seuls sont vrais le poids de l’air dans la chambre
et la patience qu’il faut à notre épaule
et les paupières brûlantes
et la parole aride
et les sueurs de la pensée qui s’efforce…
qu’on laisse l’horreur venir devant
parfaite
puisqu’à partir de là il faut tout recommencer
la nuit quotidienne
et la vie quotidienne
réapprendre la saveur
et l’amertume qui tient la lèvre close
puis le chant dans la gorge simple et suffisant
qu’on nous laisse donc seuls face à l’énigme oui
hommes seuls avec leur souffle
leur prière de peu
mariant les corps à la nuit amoureuse
et là s’allégeant dans l’énigme
un seul rythme nous contient…
un rythme ou un poème
qui tient dans son étreinte nue
le sens inexprimé des choses. »
Jean-Pierre Siméon