« Quand la page et moi nous unissons — là est l’utopie, là est l’espoir — notre communion tend à l’absolu. Seul ce qu’on n’atteint jamais vaut la peine du voyage. Ma semence si longtemps retenue, purifiée, si longtemps, enfin coule liquide, fluide, translucide, quasi transparente, proche du spirituel, coule à fleuves, jaillit à grandes saccades chantantes…
La seule vierge à jamais assise devant moi et moi devant elle, c’est la page à jamais recommencée. Cette matrice assoiffée. Ces labours fertiles à planter. Cette terre où le vertige d’amour me saisit, où l’esprit tremble, où les fibres de mon être se déploient et caressent le corps de page. Où le meilleur de mon être peut se découvrir. »
Daniel Biga