« L’oiseau joue au nuage
Le nuage joue au ciel
A tout le ciel
A remplir la tasse et le corps
Le jour joue à la nuit
Comme un aventurier
Se lance sur les continents liquides et les mers dures de leurs tempêtes
C’est l’écrin ténébreux qui révèle le trésor
Il n’y a de richesse que de contraste
Il n’y a de toi que d’altérité
Le chemin joue à la caverne
Le boyau joue à l’immensité
La plaine joue à la floraison
Le monde est un tableau
Une impression que tu traverses
Un point à l’endroit, un point à l’envers
Une écriture joue à la broderie
Qu’inachevée l’on jette au feu
Pour d’autres flammes
Le vieillard joue à mourir
Se libère des bras de son fauteuil
De tant de bras
Se redistribue
L’enfant joue au gendarme
Touchant au secret inavouable d’aimer le voleur
La vague joue à prendre et à donner
A reprendre
Toi aussi tu joues souvent
Même si tu n’as jamais fait que deviner
En quoi consistait vraiment le jeu. »
Cédric Migard