« Je vivais du secret.
Comme entre des fantômes.
Je me faisais une maison de pluie.
Toujours à la lisière du monde, j’aimais surtout les arbres.
Ils gardaient mes blessures comme des cendres précieuses.
Je leur parlais, je leur confiais tout.
Pour qu’on ne m’appelle pas, je me donnais des noms d’Indiens.
Souvent, je jouais à mourir dans l’odeur des lilas que ranime la pluie.
Si seul d’être étrange, si vaste d’être seul.
J’aurais voulu m’envoler au fond des mers. »
Tristan Cabral