« Ah tenez, je vois que vous commencez à comprendre à quoi ça sert la poésie. Pas tout à fait à rien, n’est-ce pas ? Ça sert à voir plus loin, plus profond dans l’obscur. A marcher tête haute dans l’inconnu. A apprivoiser la nuit qui est en soi et quand on a apprivoisé la nuit, on n’a plus peur des faux monstres, ou du moins on sait en déjouer la menace ; ça sert à savoir que rien, être ou chose, n’a un sens définitif, que rien n’est simple et que cette complication est une chance. A savoir que ce qui est visible ne vaut que par l’invisible qu’il porte. Bref ça sert à grandir, à ne jamais cesser de grandir, d’agrandir sa compréhension du monde. »
Jean-Pierre Siméon