Ecrire vers l’inconnu

« Sur le premier mur

il y avait une estampe de Hokusaï

sur le second

une radiographie de mes côtes

sur le troisième

une longue citation de Nietzsche

sur le quatrième

il n’y avait rien du tout

 

c’est celui que j’ai traversé

avant d’arriver où je suis. »

Kenneth White

« Quand l’écrivant passe de écrire sur… à écrire depuis…, quand l’écrit cesse de tourner comme un chien repu autour de son piquet et rompt la laisse, quand par le jeu de la recomposition une nouvelle syntaxe s’invente, au point du langage retrouvé, alors une incursion dans l’inconnu se produit. Aussi, cette incursion, dans son éloignement apparent, ne révèle-t-elle en réalité rien d’autre que le plus intime, le plus caché, le plus proche de l’écrivant. Si proche qu’il fallait mille détours, un deuil, une rupture, un départ, un égarement, l’abandon des certitudes afin d’y parvenir. »

Cédric Migard

« Nous avons, sur le rivage de l’inconnu, trouvé l’empreinte d’un pied étrange. Nous avons, à ce sujet, édifié de savantes théories.

Enfin, nous avons réussi à reconstituer la créature qui a laissé cette empreinte; et voilà que nous reconnaissons que c’est l’empreinte de notre propre pied  ! »

Jean-Paul Sartre

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