« Une étrangère s’est glissée dans mes paroles,
(…)
on ne sait pas son nom, mais on boit son parfum,
son haleine et, si elle parle, son murmure.
Et qu’à jamais inapprochée, elle s’éloigne
et passe, tant qu’éclairent encore les lanternes de papier de l’acacia.
Laissez-moi la laisser passer, l’avoir vue encore une fois,
puis je la quitterai sans qu’elle m’ait même aperçu,
je monterai les quelques marches fatiguées
et, rallumant la lampe, reprendrai la page
avec des mots plus pauvres et plus justes, si je puis. »
Philippe Jaccottet