« Les barques deux par deux,
comme sandales du vent
qui sèchent au soleil.
Moi et mon ombre, un angle droit.
Moi et mon ombre, un livre ouvert.
Sur le sable, couché
comme dépouille de la mer,
un enfant est endormi.
Moi et mon ombre, un angle droit.
Moi et mon ombre, un livre ouvert.
Et plus loin, des pêcheurs
qui tirent sur des câbles
jaunes dans la saumure.
Moi et mon ombre, un angle droit.
Moi et mon ombre, un livre ouvert. »
Manuel Altolaguirre