La puissance d’impact du poème

« Je me fiche de la beauté d’un poème: seules sa nécessité et son efficacité m’importent, qu’il s’agisse de la tragédie d’une guerre ou d’une haie de fusains dans la lumière. À partir du moment où il n’y a plus d’esthétique communément admise, donc plus de règles, la beauté n’est qu’un terme vide indiquant que le poème a porté, a rejoint, a touché. On pourrait dire que la beauté comme idéal partagé entre auteur et lecteur, visé par l’un, validé par l’autre, n’existe plus, ou s’est déplacé : on nomme beauté la puissance d’impact du poème sur la sensibilité du lecteur. (…) Le beau n’est qu’un mot signifiant une réception active du lecteur ; rien de plus, rien de moins. »

Antoine Emaz

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