« C’est un repas
De pêche miraculeuse
Avec ce peu qu’il est souvent possible d’accueillir
A la table où l’on écrit
L’absence bruit de rires et de confidences
L’eau est changée en vin
Et le sang devient immatériel
Pour faire fleuve limon le long de nos rives
Le cœur boit
La main mange
Le granit fond comme une dragée
Dans nos bouches
On célèbre une mort et une naissance
On gagne ce que l’on perd
On trouve ce qui n’existe pas
On est donné
Un passage se creuse en nous
Un pont se construit depuis nos ruines
Et depuis les herbes sauvages de nos désirs qui y tendaient l’oreille
Parmi cela qui est devenu humus :
Les cendres très anciennes
Du feu que le voyageur avait habité l’espace d’une nuit au bord de sa route. »
Cédric Migard