L’art secret des chemins effacés

« Je bois dans le verre d’eau dont je calme ma soif.
Je m’écoute au terme de la parole par quoi je nomme le monde.
Je m’attends derrière la porte où j’appelle.
Je me souviens de moi dans la substance de l’oubli où je m’occulte en ma mémoire…
Je fais ma reconquête en pratiquant la science de la perte.
Et je ne reconnais ma chanson et mon ombre
que dans l’art secret des chemins effacés.
J’ai pu apprendre, avant de m’en aller,
à ne pas me laisser dessiner par la sèche silhouette de l’homme. »

Roberto Juarroz

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