« Nuit d’herbe, nuit mise à nu…
La barque à l’ancre se soulève. Le dernier flot de la marée accourt.
Ne crains rien de l’amour. Les oiseaux dorment. Le vent ne sait où se poser.
Il se repose.
Et sans maître, habité par la nuit, je suis aussi ce bateau fou.
Beau temps, n’est-ce pas, timonier ?
Beau temps de minuit, beau temps de l’amour.
Les câbles et cabestans grincent. C’est le désir. Des vagues s’épousent.
Le port est au bout du monde, tes hanches, tes seins, je ne sais.
Je psalmodie, je crie, je murmure…
Car tes cheveux comme les forêts brûlent avec ton odeur de fruits lointains. »
Jean Malrieu