« Les grandes migrations
Sont parties de ma bouche,
De mes yeux pleins d’épis
Les éclairs de santé.
Je te suis dans l’air bleu
Bel arbre que j’éveille…
Tronc si blanc qu’il n’est plus
Qu’une neige attentive,
Tu courbes vers le toit
Tes brandons de lumière,
Ta sève jour et nuit
Chante dans les gouttières.
On te fête déjà
Dans les rues de villages
Ainsi qu’une saison
Inconnue de la terre.
Et toi dans les sillons
Sans borne où les perdrix
Gaspillent pour la joie
Des poignées de sel gris
Tu marches répondant
De la douceur des pierres. »
René Guy Cadou