« Je plante mes mains dans le jardin
Et je sais, je sais, je sais, je vais verdir
Et dans mes paumes violacées d’encre
Les hirondelles vont venir pondre.
J’accroche deux boucles de cerises rouges à mes oreilles,
Je colle des pétales de dahlia sur mes ongles.
Il existe une rue
Où des garçons les cheveux en bataille,
Le cou mince et les jambes maigres,
Étaient amoureux de moi
Et pensent encore aux sourires innocents d’une feuille
Qu’une nuit le vent a emporté.
Il existe une rue que mon cœur a volé
Aux quartiers de mon enfance,
Forme en voyage sur la ligne du temps. »
Forough Farrokhzâd