Passant auprès du feu

« Je passais près du feu dans la salle vide

Aux volets clos, aux lumières éteintes,

Et je vis qu’il brûlait encore, et qu’il était même

En cet instant à ce point d’équilibre

Entre les forces de la cendre, de la braise

Où la flamme va pouvoir être, à son désir,

Soit violente soit douce dans l’étreinte

De qui elle a séduit sur cette couche

Des herbes odorantes et du bois mort…

Demain je remuerai

La flamme presque froide, et ce sera

Sans doute un jour d’été comme le ciel

En a pour tous les fleuves, ceux du monde

Et ceux, sombres, du sang. »

Yves Bonnefoy

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